Terrain non constructible : une opportunité pour l’écotourisme ?

Face à la pression croissante sur les espaces naturels et la nécessité de préserver notre environnement, le terrain non constructible peut-il se révéler être une aubaine pour l’écotourisme ? Cet article propose d’explorer les différentes possibilités offertes par ces terrains pour développer un tourisme vert respectueux de l’environnement.

Définition et réglementation des terrains non constructibles

Les terrains non constructibles sont des parcelles qui, selon les règles d’urbanisme en vigueur, ne peuvent pas accueillir de constructions. Ils sont généralement situés dans des zones protégées ou soumises à des contraintes environnementales (zones inondables, espaces naturels sensibles…). Cette réglementation vise à préserver ces espaces et leur biodiversité face à l’étalement urbain.

Cependant, il est important de noter que la notion de « terrain non constructible » n’est pas figée : elle peut évoluer en fonction des changements législatifs ou des révisions du plan local d’urbanisme (PLU) réalisées par les municipalités. Par ailleurs, certaines installations temporaires ou démontables peuvent être autorisées sur ces terrains sous certaines conditions.

L’écotourisme comme alternative durable aux constructions classiques

L’écotourisme est une forme de tourisme qui privilégie la découverte et la préservation de la nature et des cultures locales. Il vise à limiter l’impact environnemental et social négatif du tourisme tout en étant un vecteur de développement économique pour les territoires concernés.

L’utilisation des terrains non constructibles pour développer l’écotourisme peut ainsi apparaître comme une alternative durable aux constructions classiques, permettant de valoriser ces espaces sans les dégrader. Plusieurs pistes peuvent être explorées :

  • Hébergements légers et éco-responsables : il s’agit de structures temporaires ou démontables ayant un faible impact environnemental, telles que les yourtes, les tentes safari ou les cabanes dans les arbres. Ces hébergements offrent une expérience immersive dans la nature tout en respectant leur environnement.
  • Activités de plein air : randonnées pédestres, balades à vélo, observation de la faune et de la flore… Les terrains non constructibles peuvent constituer une base idéale pour proposer des activités touristiques respectueuses de l’environnement.
  • Éducation à l’environnement : ateliers pédagogiques, visites guidées, conférences… Les terrains non constructibles peuvent également servir de support pour sensibiliser le grand public aux enjeux environnementaux et promouvoir les bonnes pratiques.

Des exemples concrets d’écotourisme sur terrain non constructible

Plusieurs initiatives ont déjà vu le jour en France et à l’étranger pour valoriser les terrains non constructibles à travers l’écotourisme :

  • En France, le Parc Naturel Régional du Morvan a lancé un appel à projets pour créer des hébergements légers et éco-responsables sur des terrains non constructibles. Les lauréats bénéficient d’un accompagnement technique, financier et administratif pour développer leur projet.
  • Au Costa Rica, le Parc National Tortuguero est un exemple emblématique d’écotourisme sur terrain non constructible. Accessible uniquement par voie d’eau ou par avion, ce parc abrite une biodiversité exceptionnelle et propose des hébergements respectueux de l’environnement (écolodges), ainsi que diverses activités touristiques (observation des tortues, randonnées…).

Les défis à relever pour développer l’écotourisme sur terrain non constructible

Même si les terrains non constructibles offrent de belles opportunités pour l’écotourisme, plusieurs défis restent à relever :

  • Adapter la réglementation : il est nécessaire d’adapter les règles d’urbanisme pour faciliter la mise en place de projets écotouristiques sur ces terrains tout en préservant leur vocation première de protection de l’environnement.
  • Soutenir les porteurs de projets : les acteurs publics et privés doivent travailler ensemble pour accompagner les porteurs de projets écotouristiques dans leurs démarches administratives, techniques et financières.
  • Assurer la qualité des offres : pour que l’écotourisme sur terrain non constructible soit une véritable alternative durable, il est essentiel de garantir la qualité des hébergements et activités proposées, notamment en termes d’impact environnemental et d’intégration dans le paysage.

En combinant préservation de l’environnement et développement économique local, l’écotourisme sur terrain non constructible semble être une piste prometteuse à explorer. Toutefois, pour que cette opportunité se concrétise, il faudra que les acteurs publics et privés s’engagent ensemble dans une démarche volontariste de valorisation durable de ces espaces.